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Des questions ?

Bienvenue sur ce blog, réalisé à l'occasion de l'exposition Jeu de construction, à la Galerie des enfants du Centre Pompidou, du 16 février au 9 mai 2005.

Grâce à ce blog, j'espère vous permettre de mieux comprendre mon travail, et surtout avoir la possibilité de dialoguer avec vous, et recueillir vos impressions.

Paul Cox

 

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21 février 2005 1 21 /02 /février /2005 00:00



L'atelier rangé, le temps est venu d'organiser mon programme pour les projets suivants, dont plusieurs ont déjà pris mal de retard.
Je passe toujours beaucoup de temps et j'accorde beaucoup de soin à établir mes emplois du temps. Je ne me sens vraiment libre et tranquille pour travailler que quand mon emploi du temps est soigneusement balisé - même si dès les premiers instants je m'écarte généralement de ces balises - tout comme le voyageur ose d'autant plus aller à l'aventure qu'il est équipé de bonnes cartes ("A plan is nothing, planning is everything" disait Churchill - pardon une nouvelle fois pour mon usage constant des citations! - "un programme ce n'est pas grand-chose, faire des programmes c'est essentiel", et puisqu'on est dans les citations, en voici une autre, de Duchamp, que j'ai empruntée comme titre pour aujourd'hui: "Ma plus belle oeuvre c'est l'emploi de mon temps").
Les rapports entre cartes et calendriers sont évidents: carte du temps, carte de l'espace...








Je n'utilise pas d'agendas mais des feuilles A4 pliées en deux dont chaque quart est consacré à un jour. Rapidement ces feuilles se trouvent recouvertes de nombreuses couches de petits papiers fixés avec du scotch, résidus de précédentes feuilles A4 regroupant toutes les tâches non accomplies, et recyclés souvent des mois durant lorsqu'ils comportent les corvées les plus pénibles et que je n'arrive pas à accomplir. Parfois, ces ajouts disparaissent à tout jamais: en effet, je n'écris qu'au crayon (un porte-mine 0,5 pour pouvoir écrire tout petit) et après mille collages répétés certaines tâches finissent par devenir tout à fait illisibles. Un code immuable régit cette organisation journalière: un cerne vert indique ce qui est à accomplir dans la journée, un jaune ce qui peut attendre, enfin dans un coin un partage soigneusement minuté du temps règle la journée de 9h à 1h du matin pour les jours chanceux où je ne suis distrait par rien (mais je vous rassure tout de suite: ce "travail" comprend promenades, lectures, dessin, musique, rêvasseries, tous soigneusement planifiés toutefois, pas un jour ne s'achevant sans que je sache de quoi sera fait, en principe, le suivant).




Je conserve toutes ces feuilles d'emploi du temps car je les trouve jolies, et j'ai le projet de les utiliser un jour comme papier peint ou comme fond pour des peintures ou des dessins. Mais je n'en ai pas encore trouvé l'occasion - et je me sens un peu bloqué par le fait que tant d'artistes ont utilisé le thème du calendrier - je pense notamment aux beaux agendas raturés de Buraglio.
De manière générale j'aime beaucoup les diagrammes. Par exemple voici le beau planning établi par Amandine, chargée de production pour cette exposition;



je le trouve particulièrement seyant, et il donne une bonne idée de la complexité de la mise en oeuvre d'une exposition comme celle-ci, même si elle est sûrement mille fois moins complexe que d'autres.

Et voici un diagramme de ma main destiné à la la fabrication d'un de mes livres, "Ces Nains portent quoi???????".



Mais comme je suis déjà un peu long, j'en expliquerai le principe une autre fois, c'est promis.

Un mot encore sur les cartes en gommettes qui ornent les murs de l'exposition. Mon inspiration a été double: j'ai pensé aux paravents que confectionnait Andersen avec des images découpées dans des journaux, que j'ai vus quand j'étais enfant dans une exposition à la Maison du Danemark et que je n'ai jamais oubliés (on aurait dit des collages Dada avant la lettre, une prémonition géniale de Schwitters ou de Hannah Höch);



et j'ai pensé aussi aux "scrapbooks" que confectionnait ma grand-mère, austère dame hollandaise et peintre assez académique, qui se lâchait une fois par an, à Noêl, en nous confectionnant, à mon frère, ma soeur et moi, de jolis cahiers pleins d'images qu'elle trouvait dans des magazines et qu'elle assemblait sans ordre apparent (ni sous-jacent d'ailleurs).



J'ai publié il y a quelques mois au Musée de l'objet à Blois un livre qui permet de reproduire au mur une grande carte de même genre que celle qui occupe les murs de l'exposition (contenue sous forme de feuillets A4 dans le livre, qui est en réalité un classeur), et j'ai dédié le tout, intitulé "Papier imprimé", à Hans Christian Andersen, et à Francina Noorthoorn van der Kruyff, ma grand-mère. Nous adorions ses livres plus que tous autres, sans doute parce que leur caractère parfois involontairement loufoque (par exemple cette curieuse double-page qui nous plongeait toujours dans le doute: pourquoi des souliers et des roses?)



et l'absence totale de texte nous laissaient libres d'imaginer ce qui nous plaisait.

Plus tard j'ai trouvé amusant de faire le rapport entre cette page



et la célèbre phrase de Lautréamont chère aux surréalistes, "Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'un parapluie et d'une machine à coudre", que vraisemblablement ma grand-mère ne connaissait pas.

J'arrête là, non sans avoir inclus le bâtiment du jour (en fait j'en ai choisi deux aujourd'hui: un dans le genre simple, un autre dans le genre compliqué).



A demain.
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