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Des questions ?

Bienvenue sur ce blog, réalisé à l'occasion de l'exposition Jeu de construction, à la Galerie des enfants du Centre Pompidou, du 16 février au 9 mai 2005.

Grâce à ce blog, j'espère vous permettre de mieux comprendre mon travail, et surtout avoir la possibilité de dialoguer avec vous, et recueillir vos impressions.

Paul Cox

 

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25 février 2005 5 25 /02 /février /2005 00:00



Il est grand temps de tenir mes promesses de sujets à développer! Je vais les prendre les après les autres, de temps en temps, dans l'ordre, et si j'ai bonne mémoire l'un des premiers sujets en question, abordés à la va-vite avec engagement d'en parler "plus tard", concernait les contrastes.

Le contraste, c'est comme la mise en rapport inhabituelle de deux idées pour en faire jaillir une autre, que j'évoquais l'autre jour, c'est comme le paradoxe, comme le masculin-féminin, bref comme tout ce qui permet le mouvement et la vie.
Et, formellement, c'est un moyen simple pour donner aux choses, formes, couleurs, leur pleine affirmation, par contraste précisément avec ce qui leur est différent.
J'avais été très frappé, dans l'exposition Miro au centre Pompidou l'an dernier, par l'usage constant que faisait Miro des contrastes les plus simples mais aussi les plus efficaces, opposant grand à petit, dessin linéaire à aplats, aplats de contours nets à nuages flous, aplats vifs à fonds salis etc.
Quelques contrastes avec lesquels j'ai joué pour ma part dans l'exposition (pardon pour cette juxtaposition avec l'illustre précédent qui peut paraître bien présomptueuse!) opposaient
- le plafond haut de la première salle et son ouverture vitrée vers l'extérieur avec le plafond bas de la seconde et son atmosphère plus intime;
- les trajets courbes des cartes murales avec les petits carrés qui les constituent;



- les contours arrondis des tables avec le volume parallélipipédique des petits modules;

- la grande taille des tables et l'ampleur de l'espace avec la petite taille des modules;
- la couleur neutre du bois avec celle, vive, des plateaux des tables, des plastiques et des mousses;
- l'univers subjectif et permanent des cartes murales avec celui, collectif et impermanent, des constructions sur les tables;
- sur les cartes murales, les trajets perceptibles de loin avec les détails découverts de près (ce dernier contraste est aussi celui que j'avais utilisé pour le livre "Papier Imprimé" édité l'automne dernier par le Musée de l'objet à Blois, livre-classeur déployable au mur dont voici la vue générale





et un détail









A propos de contrastes, j'ai vu aujourd'hui la très belle exposition d'une artiste japonaise dont j'apprécie beaucoup le travail, Yu Matsuoka. A ne pas rater: c'est jusqu'au vendredi 25 février, 10-20h, à la "galerie gauche" à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Yu Matsuoka fait un usage constant et savant des contrastes: par les techniques abordées, peinture, dessin, photo (je pensais à Picabia: "Il faut être beaucoup de choses"; "il faut être nomade, traverser les idées comme on traverse les pays et les villes"), par les tailles, petits et grands formats, par l'accrochage, diversement dense et serré, par les points de vue sollicités, proche ou lointain (comme dans ce grand dessin, dont le détail laisse deviner le tracé patient, visible de près seulement)





ou encore, dans le tableau au centre de cette vue générale, contraste entre la lumière de l'or et le ton terne du fond.




Cette dernière peinture fait usage du motif très chinois-japonais du nuage qui partage non sans ambiguïté la surface peinte entre figure et fond ou entre plein et vide - je pense à Arp et à sa "Urform" (courbe et contre-courbe) à laquelle j'ai souvent songé lorsque je dessinais des formes biomorphes comme celles de mon livre "Animaux"





A propos de Arp, qui s'intéressait beaucoup au nombril tant comme symbole que comme forme, je lui ai rendu un modeste hommage en situant au centre exact du mur de la seconde salle un nombril photographié



(les observateurs attentifs remarqueront aussi une oreille et un oeil).








Je saute du coq à l'âne (mais en fait que veut dire cette expression? Signifie-t-elle: parler de choses sans rapport l'une avec l'autre? Or n'y a-t-il pas mille rapports entre le coq et l'âne: ils vivent tous deux à la ferme, leurs noms sont composés tous deux de trois lettres etc. bref, lorsque l'on saute du coq à l'âne - le bon docteur Freud en me contredira pas - il s'y trouve toujours plus de raisons que l'on ne croit) - donc, à propos du Japon, et de mon goût pour les jeux sans règles: je me dis que j'ai toujours été très attiré par les jeux auxquels je ne comprenais rien, comme ces planches japonaises achetées jadis aux Puces




qui semblent inviter à quelque jeu très précis qui m'est d'autant plus attirant qu'il est mystérieux -comme souvent les oeuvres que j'aime, ou les personnes ("Les gens gagnent à être connus, ils y gagnent en mystère" écrivait Paulhan).

Et encore, à propos de contrastes et de Japon, j'ai un vif goût pour ce que les connaisseurs appellent les "Yokohamae", ces estampes qui datent de l'immédiate après-ouverture du Japon à l'Occident, et où l'on voit dépeint le monde occidental avec le vocabulaire traditionnel de l'estampe, comme ce joli exemple déniché il y a quelques années à Tokyo:










Enfin, et pour conclure, voici l'architecture du jour,




qui m'a touché car elle m'évoque un peu ces pavillons d'allure chinoise qui ornent certains carreaux de Delft (une autre de mes références chéries) - je n'en trouve pas à l'instant d'exemple exact dans ma documentation, mais je reproduis celui-ci



et aussi celui-là




acheté il ya quelques années dans cette ville exquise, et dont le motif n'est pas sans rappeler, par sa forme (voire par sa thématique), le bel arbre d'hier.

A demain.





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